Youth, fontaine de jouvence

Le film Youth est à voir. Vous ne vous étonnerez pas qu’il ne soit pas présenté au Cinéplex Odéon à Québec. Ce film, c’est du cinéma.

Deux ans seulement après la sortie de La Grande Beauté (La Grande Bellezza), film à la qualité cinématographique impressionnante, le réalisateur italien Paolo Sorrentino frappe de nouveau.

Youth s’ouvre avec un plan fixe de musiciens sur une plateforme rotative, la chanteuse en avant-plan et les musiciens ainsi que les spectateurs, qui tournent depuis le point de vue central, hors-foyer. C’est un très beau plan, anodin peut-être, mais un plan qui révèle le grand souci esthétique du réalisateur.

Fred, (Michael Caine) chef d’orchestre à la retraite et Mick, (Harvey Keitel) réalisateur, sont deux amis approchant les quatre-vingt ans qui séjournent dans un luxueux hôtel dans les Alpes suisses.

Fred a mis derrière lui sa carrière musicale prolifique, alors que Mick est en processus créatif avec de jeunes réalisateurs afin de ficeler un dernier long-métrage qui devrait couronner sa carrière cinématographique.

Dans cet hôtel, les stars, les sportifs, les acteurs se succèdent, s’oublient sous les mains des massothérapeutes, se ressourcent en montagne ou encore dans un bain vapeur. Youth explore l’humain à travers les conversations des différents protagonistes, l’évolution narrative solide et le développement psychologique des personnages.

L’humour, toujours fin, est présent dans ce film qui fait réfléchir. Ce film, par sa qualité photographique et ses personnages attachants, émeut.

L’œuvre, au rythme parfois lascif, s’enchaîne au fil d’une multitude de prises de vue du corps humain et du mouvement processionnel des clients de l’hôtel. Youth est une incursion dans le genre humain dans sa vulnérabilité, ses tares, mais surtout sa beauté.

À l’affiche en ce moment, je vous le conseille fortement.

Aldéric Leahy

 

 

Laisser un commentaire